C'est quoi un trouble anxieux?
L’anxiété fait partie de la vie : elle nous alerte face à un danger ou une situation difficile. Mais parfois, cette alerte devient envahissante. Elle se déclenche sans raison apparente, se répète, prend de plus en plus de place… Jusqu’à perturber le quotidien.
C’est là qu’on parle de trouble anxieux. Ce n’est pas un simple trait de caractère ni un manque de volonté, mais un trouble psychique reconnu, pouvant toucher n’importe qui, à tout âge.
Il en existe plusieurs formes, souvent invisibles de l’extérieur, mais bien réelles pour celles et ceux qui les vivent. Notre association est là pour leur offrir un espace de compréhension, de soutien, et de lien.
Le Trouble Anxieux Généralisé
Le trouble anxieux généralisé, ou TAG, se manifeste par une inquiétude excessive, persistante et difficile à maîtriser, qui dure depuis au moins plusieurs mois.
Ce ne sont pas de simples « coups de stress » : c’est une tension constante, souvent sans déclencheur précis. La personne s’inquiète pour tout… et parfois pour rien. Santé, travail, famille, argent, avenir : les pensées tournent en boucle, comme une radio allumée en arrière-plan, sans bouton pause.
Le TAG s’accompagne souvent de symptômes physiques : fatigue, troubles du sommeil, tensions musculaires, difficultés de concentration, irritabilité…
Et pourtant, vu de l’extérieur, tout semble souvent "aller bien". C’est une souffrance silencieuse, épuisante et qui impacte tous les domaines de la vie.
L'Agoraphobie
L’agoraphobie ne se limite pas à la peur des grands espaces, comme on l’entend souvent. C’est surtout la peur d’avoir une crise de panique ou un malaise dans un lieu ou une situation d’où il serait difficile de s’échapper… ou gênant de demander de l’aide.
Les lieux typiques ? Les transports, les files d’attente, les centres commerciaux, les ponts, les espaces bondés… mais aussi parfois simplement quitter son domicile. C’est la peur d’avoir peur, qui finit par réduire le périmètre de vie.
Cela peut conduire à éviter certains trajets, repousser des rendez-vous, ou même s’enfermer chez soi, par crainte de perdre le contrôle à l’extérieur.
Et pourtant, beaucoup d’agoraphobes passent inaperçus. Ils trouvent des stratégies, évitent, compensent… jusqu’au jour où cela devient trop lourd à porter.
Les Phobies Spécifiques
Avoir peur des serpents ou des hauteurs, c’est assez commun. Mais lorsqu’une peur devient excessive, irrationnelle et envahissante, on parle de phobie spécifique.
Ces phobies peuvent concerner pratiquement n’importe quoi : araignées, avions, voiture, sang, altitude, insecte, lieu précis,...
La personne sait souvent que sa peur est démesurée, mais cela ne change rien à l’intensité de la réaction. Le corps réagit comme s’il était en danger de mort… même face à une simple photo ou l’idée de l’objet phobique.
Résultat ? On évite. On contourne. On anticipe. Et parfois, cela finit par perturber la vie quotidienne : ne pas prendre l’ascenseur, refuser une invitation, fuir un examen médical…
Le Trouble Panique
Le trouble panique, c’est la peur d’avoir peur.
Il se manifeste par des attaques de panique soudaines, souvent sans déclencheur identifiable.
Le cœur s’emballe, la respiration s’accélère, des sueurs, des vertiges, des tremblements… L’impression de devenir fou, de mourir ou de perdre le contrôle.
C’est brutal, intense, effrayant.
Ces attaques, bien qu’inoffensives sur le plan physique, laissent des traces : l’angoisse qu’elles reviennent. C’est ce qu’on appelle l’anticipation anxieuse, qui pousse peu à peu à éviter certains lieux ou situations. Et parfois, à s’enfermer chez soi.
Ce trouble mène très fréquemment à l’agoraphobie.
Le cercle vicieux se crée : peur → attaque → peur de la peur → isolement.
La Phobie Sociale
Rougir, transpirer, bafouiller, éviter le contact visuel…
On a tous connu ça un jour. Mais pour ceux qui souffrent de phobie sociale, c’est bien pire.
C’est une peur intense et persistante d’être jugé, observé ou humilié en public.
Parler en réunion, prendre la parole en classe, manger devant quelqu’un, demander un renseignement… deviennent des épreuves.
Chaque interaction sociale est un combat intérieur, chaque regard perçu comme un jugement.
Le cerveau anticipe la catastrophe : "je vais me ridiculiser", "on va me trouver nul", "je vais perdre mes moyens". Et cette anticipation provoque… exactement ce qu’on redoute.
Petit à petit, les évitements se multiplient, l’isolement s’installe, et la confiance en soi s’effondre.
L'Hypocondrie
Un petit mal de tête ? Et si c’était une tumeur au cerveau ?
Un pincement dans la poitrine ? Peut-être un arrêt cardiaque imminent ?
Chez les personnes souffrant d’hypocondrie, chaque sensation corporelle devient une alerte rouge.
Ce trouble se manifeste par une inquiétude excessive, persistante et irrationnelle concernant sa santé.
Les pensées tournent en boucle : "Et si c’était grave ? Et si les médecins étaient passés à côté ?"
Résultat : consultations médicales à répétition, examens, recherches interminables sur Internet… ou au contraire, refus total de consulter, de peur du diagnostic.
Ce n’est pas de la comédie ni un caprice : c’est une angoisse profonde, invalidante, qui prend racine dans la peur de souffrir, de mourir, de perdre le contrôle.
Le Stress Post Traumatique
Un accident. Une agression. Une catastrophe.
Un événement bouleversant, parfois vécu directement, parfois simplement observé.
Et après ? L’esprit ne tourne plus rond.
Le TSPT, ou trouble de stress post-traumatique, ne se déclenche pas toujours immédiatement.
Mais il laisse des traces : flashbacks, cauchemars, anxiété aiguë, hypervigilance, comme si le danger était toujours là.
Le quotidien devient un champ de mines : éviter certains lieux, certaines personnes, certains sons, tout ce qui pourrait réveiller le souvenir.
Et pourtant, il revient quand même, en force, en images, en sensations.
C’est le corps et l’esprit figés dans un passé qui ne veut pas s’éteindre.
Les TOCs
Une pensée intrusive, dérangeante, parfois absurde. Elle revient, encore et encore.
« Ai-je bien fermé la porte ? », « Et si j’avais contaminé quelqu’un ? », « Est-ce que j'ai ma carte d'identité? »
Ce sont les obsessions. Incontrôlables, angoissantes.
Et pour tenter de les calmer, une solution… ou plutôt une compulsion.
Se laver les mains dix fois. Aligner les objets parfaitement. Vérifier, revérifier.
Mais ce soulagement est de courte durée. L’obsession revient. Et le cycle recommence.
Les TOCs ne sont pas des manies mignonnes ou des petites habitudes rigolotes, comme on peut parfois le voir à la télé.
Ce sont des prisons mentales, qui prennent du temps, de l’énergie, et de la sérénité.
"Chaque jour n'est peut-être pas bon, mais il y a quelque chose de bon dans chaque jour."
Alice Morse Earle
S'en Sortir ASBL est une association ayant pour but d'offrir soutien, information et entraide aux personnes souffrant de troubles anxieux, à travers des activités accessibles, non médicales et menées dans un esprit de solidarité.
S'en Sortir ASBL
BCE : 1020.160.876
IBAN : BE33 0689 5533 5546
RPM Mons-Charleroi Belgique
info@sen-sortir.be